Keep writing ...
A la base, c'est l'écriture que Lillie kiffe. Vous ne l'aviez pas remarqué ? Normal. Parce que ce n'est pas assez percutant. Les mots lui manquent, s'envolent, la narguent sans jamais se faire attraper.
Face au vide intersidéral de son inspiration scribouillarde, Lillie a alors changé d'orientation. La voilà qui gribouille des visages couturés, des petites madames aux ballons multicolores. Puis elle varie : boîtes, toiles, bagues, tout en vrac. Ah ! Elle s'éclate. Des idées plein les mains.
Mais tout ça, c'était avant le drame bien sûr (adaptation Franck Dubosc ...).
Lillie surfe aujourd'hui sur la page blanche. Sur Toshop ou sur papier, elle sèche. A croire que le soleil a émietté son cerveau en même temps que sa peau. Elle a beau trépigner, se secouer, mettre la musique à fond, la tête à l'envers, rien à faire.
La page reste blanche, l'idée la boude. Et elle culpabilise de regarder la télé quand d'autres dessinent d'arrache-pied.
C'est peut-être ça de ne pas être doué. De ne pas être fait pour tout ça. C'est peut-être un signe qu'il est temps de grandir un peu, d'entrer une bonne fois pour toute dans un tailleur gris, un bouquin de Guillaume Musso en main dans le métro.
C'est peut-être le moment de ranger le cahier qui traîne dans le sac, de planquer les feutres, et de laisser tomber.
Peut-être ...