L'appareil photo boomerang...
Montréal en long en large et en travers. C'est une ville super. Des gens cools, des magasins sympas, des bars branchés... Mais l'escale se finit et le périple glisse vers de nouveaux horizons.
Visite de la ville de Québec, le vieux centre-ville à l'architecture française, le parlement québecois... Lillie et l'Homme y font un arrêt tourisme d'une journée et demi. Bien sûr, ce n'est toujours pas assez, mais un programme précis les attend : le mercredi, ils ont rendez-vous à Tadoussac avec des baleines !
Alors ils passent la nuit du mardi dans un hôtel, tout près de Baie Saint-Paul. C'est un camping en fait, qui propose des petits châlets. Lillie aura le petit châlet vert prénommé "Québec", qui se découpe sur l'obscurité totale, tout en haut d'une butte.
En quittant la voiture avec les bagages, l'Homme cherche l'appareil photo. Mais il reste introuvable.
"- Laisse, diit Lillie, on le récupèrera demain matin, là, on voit rien. Et puis de toute façon, on va pas regarder les photos maintenant, c'est couillon !"
Sur ces bonnes paroles, la nuit les rattrape et le sommeil avec.
Au petit matin (le décalage horaire, et l'excitation de la découverte les a rendus matinaux), les amoureux fouillent la voiture à la recherche de ce foutu appareil qui refuse de montrer le bout de son nez.
"- Je pensais qu'il serait tombé de la voiture, déclare l'Homme, déçu. Il aurait pu être par-terre.
- Ben nan quand même, je l'aurai vu hier soir !"
Le reste de la journée se déroule merveilleusement bien. Ballade aux Eboulements, avec de superbes villages d'artistes, des maisons de cow-boys, des forêts à perte de vue... Un plaisir pour les yeux de Lillie qui rêvait de ces décors.
Mais point d'appareil photo, même lorsque ils éventrent presque les sacs de rando. Rien dans les valises, rien dans le 4x4. Il est perdu corps et âme.
Evidemment, Lillie a les boules : elle est la dernière personne à l'avoir eu entre les mains. Autrement dit, c'est elle qui l'a perdu. Envolées les photos de Montréal, des brunchs, du vieux-port, de la coupe pin-up qu'une coiffeuse lui a faite, des bateaux, de Québec. Adios !
La semaine se passe comme prévu. Deux nuits dans une cabane dans les arbres (l'Homme n'aurait su avoir une meilleure idée que celle-ci pour fêter un an de PACS !), la découverte de baleines, phoques et bélugas dans le Saint-Laurent, la chasse à l'orignal sur le bord de la route, la rencontre avec des porc-épics, des raton-laveurs, des visites dans des villages charmants. Bref, des souvenirs parfaits.
Qui s'achèveront avec le retour vers Montréal le vendredi soir. Et pour dormir, le hasard veut qu'ils se trouvent tout à côté du camping de Baie Saint-Paul. Erintés par la route, le couple décide de faire étape au même endroit qu'en début de semaine.
Par acquis de conscience, Lillie demande à la responsable :
- A tout hasard, personne ne vous aurait ramené un petit appareil photo ?
- Si si ! S'exclame la femme. On nous l'a ramené, il trainait par-terre à côté d'une voiture.
Là, regard en coin de l'Homme.
La femme se penche, farfouille. Leur tend la petite sacoche.
O joie ! Le revoilà !
Le pays est grand, ils auraient pu le perdre n'importe où. Ils n'étaient même pas censés revenir ! Et comment prévoir que quelqu'un aurait la gentillesse de rendre un appareil photo ?
Lillie est ravie. Le hasard, la chance, le bol, peu importe, le moment est hallucinant. Elle a récupéré son appareil !